Etre bébé végétarien

Ce n’est pas toujours facile de changer ses habitudes de vies, notamment alimentaires. Depuis le mois d’octobre dernier j’ai décidé de franchir le cap et de ne plus manger de viande ni poisson, un principe qui me correspond, que j’avais en tête depuis un petit moment et que j’ai décidé d’appliquer dans mon quotidien. Je suis donc devenue végétarienne.

De mon point de vue le rapport à la nourriture est quelque chose de très personnel et intime. Tout comme on ne peut obliger quelqu’un à aimer un aliment, on ne peut pas l’obliger à adopter un régime alimentaire. La démarche est avant tout personnelle. Soyons clair, ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas regarder et juger l’assiette de son voisin, ce que nous mangeons reflète parfaitement qui nous sommes et c’est une expérience très intéressante que de s’intéresser au régime alimentaire des gens qui nous entourent.

La nourriture au niveau mondial peut s’assimiler à une cacophonie de croyances, cultures, choix, éducations, goûts, couleurs si différentes que c’en est presque poétique: sucré, salé, épicé, doux, junk food, viandard, végétariens, sans gluten, végétaliens…

Se lancer pour changer, quand on a une catégorie bien définie sur son curriculum vitae social, n’est pas toujours aisé. Je vais te livrer mes expériences de bébé végétarienne, peut-être que ça te motivera également à franchir le cap si tu ne sais pas comment t’y prendre mais qu’au fond tu en as toujours eu envie.

Etape 1 : Prise de conscience

Cette partie est la plus personnelle. On se questionne sur notre façon de vivre en général, les conséquences de notre consommation sur le monde qui nous entoure. Pour ma part je n’ai jamais été très viande ou poisson. J’en mangeais essentiellement au restaurant, très peu à la maison et si c’était le cas, uniquement de la viande blanche. J’avais quand même mon péché mignon : les hot-dog d’Europa-Park. Sauf qu’au bout d’un moment il faut se rendre à l’évidence : la vie ne se résume pas à faire ce qu’on a envie en fermant les yeux sur les conséquences que ça peut avoir.

Ma prise de conscience a été une réflexion globale sur l’ensemble de ma façon de vivre au quotidien dont je consacrerai un futur article. Toujours est-il que ma volonté a été d’être plus respectueuse du monde qui m’entoure et de moi même. A chacun d’avoir ses propres raisons et motivations et à partir du moment où l’on sait ce qu’on veut, il reste encore quelques petites étapes à franchir et dont il faut avoir conscience.

Etape 2 : Contraintes sociales

La difficulté ne réside donc pas à assumer ton régime alimentaire initial. Nos proches le connaissant, l’ont toujours assimilé à ta personne. La difficulté est donc le changement de régime alimentaire avec la peur de la réaction de nos proches et assimilation sociale. Ca peut être effrayant, c’est légitime, sauf qu’en fait c’est pas si terrible que ça. La nourriture est si personnelle que la famille, les amis, nous perçoivent beaucoup à son travers et il est difficile pour certains de franchir ce cap de la démarche : changer aux yeux des proches. Les questions, les incompréhensions peuvent apparaître puisque souvent dans une famille le plus grand nombre suit le même type de régime alimentaire. Venant d’une famille de chasseurs je sais de quoi je parle… Et c’est dans cette étape que ta détermination fera la différence. Une fois ce cap franchis tu te sentiras même encore plus toi-même.

Mais selon ta famille ou amis il faut s’attendre à certaines remarques. Elles ne sont pas méchantes, parfois maladroites, donc il faut garder son calme même si, parfois, ça peut être difficile. Pour mon premier noël végétarien tu te doutes bien que j’ai eu mon lot “ça lui passera plus vite que ça lui est venu”, “et les carences…”, “enfin bon, l’homme n’est pas un herbivore”.

Il faut donc expliquer à ses proches la démarche mais surtout leur faire comprendre qu’ils n’ont pas leur mot à dire. J’ai pris dès le départ pour habitude de leur exposer de façon très concise mon choix “Ni viande ni poisson. Non poisson non plus. C’est un choix très personnel qui revêt différents aspects : écologique, respectueux de l’animal et le respect de ma santé. On peut être végétarien tout en mangeant sainement et bon.”

Le fait de prévenir tes proches que c’est une démarche très personnelle t’éviteras beaucoup de débats même avec les personnes les plus têtues. Si tu vois que la personne ne comprend pas n’hésites pas à lui dire gentiment qu’il n’est pas forcé de comprendre tant qu’il le respecte. De même quand on voit qu’une personne s’y intéresse et qu’on a envie de partager cette nouvelle expérience, c’est le moment d’ouvrir la discussion. Les gens sont en fait très curieux et il ne faut pas hésiter à leur en faire part, qui sait, ça peut donner des idées contagieuses !

Je pense que ce qui m’a beaucoup aidé à franchir le “cap” était justement de discuter avec une très bonne amie qui était devenue végétarienne depuis quelques mois. Donc même si imposer ne fera pas changer quelqu’un, discuter avec lui et présenter sa vision peut être très bénéfique et ouvrir de nombreuses portes.

Etape 3 : Application

A la maison, le plaisir

Les jours de flemme : ce qui arrive même aux meilleurs. Une dure journée au travail, la fatigue, ou simplement la flemme ! Personne n’est à l’abri et il nous arrive donc certains jours de ne pas avoir envie de cuisiner ! Ne t’en fais pas, ne pas manger de steak haché ces jours là ne signifie pas mourir de faim : le célèbre pâtes et sa sauce tomate (Sacla arabiata bio pour ma part, un régal), gratin de restes de pâtes et légumes, œuf brouillé et poêlée de légumes surgelés ou beaucoup d’autres. Reste aussi la solution de la facilité et dénicher une bonne pizzeria proche de chez soi qui livrera une succulente margarita ou une végétarienne.

Les jours où on se sent comme un cuisto : c’est là qu’il faut se lâcher ! Tentes des choses, fais des falafels, prends le temps de prendre des légumes de saison frais du marché, fais des plats complets et variés. Rouleaux de printemps, wok de légumes, curry de légumes, risotto, poêlées de champignons, tartes de légumes, soupes, salades de quinoa. Les idées ne manquent pas ! et qu’est ce que c’est bon !

Un plat dont je rafole particulièrement, né de multiples essais et dont je te partagerai les secrets : curry de légumes et falavels. Rien qu’en y pensant je deviens dingue! Un jour je t’en donnerai les secrets…

Quand on a des invités : il faut sortir le grand jeu avec des produits nobles et frais, ils ne se rendront même pas compte qu’il n’y a pas de viande. Fais-leur plaisir avec des dips à tremper dans de l’avocat et des tartelettes en apéro. Suivi ensuite par un plat complet : un tian de légume accompagné d’herbes de Provence, du riz safrané présenté en rond grâce à un emporte pièce et une poêlée de champignons décoré d’oignon vert ciselé. Pour finir avec une tarte tatin qui sort du four accompagné d’une boule de glace. Le but est justement de partager un repas convivial et de montrer que oui, la cuisine végétarienne est variée et savoureuse.

sandwich sur le pouce à l'houmous, avocat, salade, tomate

Sandwich maison pour une superbe journée marche en montagne : pain de mie, houmous, avocats, tomates, feuille de chêne. Un petit régal vite-fait bien-fait.

Petit repas maison à la pause de midi. Risotto au bleu préparé la veille pour gagner du temps (l’astuce étant de le faire plus ‘mouillé’ pour qu’il soit parfait réchauffé le lendemain) avec poêlée de champignons forestiers au vin blanc. Avec son vin rouge (c’est pas sérieux). Il n’y a pas de petit plaisirs !

Chez la famille/amis, la communication

Il faut surtout leur expliquer clairement ce qu’on mange : sans viande uniquement, sans viande ni poisson, total vegan…
Ne pas oublier de prévenir son entourage quand on est invité est une bonne manière à ne pas créer des moments gênants pour l’hôte et l’invité. Accepter que l’hôte fasse un plat qui correspond à son régime alimentaire tant qu’il prévoit une part qui respecte la tienne est essentiel, car pour rappel, ce sont des choix personnels et chacun est maître de ce qu’il cuisine chez soi. Donc tant qu’il prévoit pour que tu aies également à manger, c’est qu’il accepte également tes choix, et tout est parfait.

Au restaurant, les plats végétariens

La difficulté réside dans les petits restaurants familiaux. Près de mon travail par exemple il y a un petit buibui italien qui ne propose qu’un plat par jour. Comme je commence à bien les connaitre ils réussissent certains jours à me proposer une alternative à ce qu’ils ont prévus, les autres jours il faut trouver un autre endroit ! C’est le cas pour les petits restaurateurs. Leur carte limitée est souvent gage de qualité, malheureusement on y retrouve souvent des plats avec de la viande. C’est donc parfois impossible pour eux de l’adapter.

Pour les restaurants classiques, de gamme moyenne il est de plus en plus commun de retrouver un plat végétarien à la carte, dans le cas contraire ils s’adapteront et te feront sûrement quelque chose, ce qui fait parfois de bonnes surprises. N’hésites pas de préciser dès ton arrivée ou à l’apéro pour que le cuisinier puisse commencer à adapter sa carte. Après il faut avoir conscience que le choix est limité aux produits et temps que le chef aura, mais lorsqu’on leur demande gentiment ils font parfois des miracles, faites leur confiance. Le 4 à Mulhouse par exemple ne m’a jamais déçu et je leur fait confiance sans rien leur demander, plaisir assuré.

Hamburger au falafel, dit “le fragile”, dans le très agréable et décontracté Katçup avec sa déco street au top qui fait parti de mes adresses cantines.

Les restaurants étoilés sont une bonne option (effectivement pas forcément pour la cantine du midi vu le budget mais pour fêter de beaux événements ou pour simplement se faire plaisir, c’est un peu notre péché mignon). Il faut savoir que pour obtenir une étoile, un restaurant a l’obligation de pouvoir adapter ses menus et de les proposer végétarien. Pour avoir testé, c’est carrément sympa. Les menus proposés sont toujours avec de la viande. Quand on demande donc un menu végétarien ils nous demandent de préciser (viande, poisson, oeuf, produits laitiers etc). Les plats qu’ils t’emmènent donc sont surprises sur surprises et d’aussi bonnes qualités que les plats “classiques”. Par contre ils vous demanderont souvent un supplément pour le travail supplémentaire pour le chef qui doit adapter ses plats…

Pour fêter notre pacs en décembre dernier, mon chéri m’a emmené dans un restaurant étoilé. Le menu végétarien était plein de textures, saveurs et finesse. Ici la salade aux agrumes sur carpaccio de betteraves. Un régal tout au long du repas.

Pour les restaurants végétariens et végétaliens autant le dire : c’est une mine d’or. Comme ce sont leur spécialité on peut s’attendre à de très bons plats. Pour ma part je suis conquise du restaurant vegan Biofresh à Mulhouse, juste à côté de mon travail qui propose des plats cuits ou crus d’une qualité excise !

Je ne mange plus de viande depuis le mois d’octobre et j’en suis très heureuse.
Mais parles nous de toi, quel est ton régime alimentaire ?
Tenté par le végétarisme ou végétalisme ?

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