Wild

Comme beaucoup de films, j’ai découvert Wild un soir après une longue journée de travail où mon unique envie était : plaid, film, thé. Le combo parfait. Je n’avais pas d’idée précise de ce que je souhaitais regarder et j’ai donc sorti ma liste (les listes c’est la vie) des films que j’avais manqué et que je devais absolument voir. Autant dire qu’il m’a apporté exactement ce dont j’avais besoin : motivation et évasion.

GENERALITES

Date de sortie : 14 Janvier 2015
Durée : 1h56min
Réalisateur : Jean-Marc Vallée
Avec : Reese Witherspoon, Gaby Hoffmann, Laura Dern
Genre : Drame, Biopic
Nationalité : Américain

SYNOPSYS

Après plusieurs années d’errance, d’addiction et l’échec de son couple, Cheryl Strayed prend une décision radicale : elle tourne le dos à son passé et, sans aucune expérience, se lance dans un périple en solitaire de 1700 kilomètres, à pied, avec pour seule compagnie le souvenir de sa mère disparue… Cheryl va affronter ses plus grandes peurs, approcher ses limites, frôler la folie et découvrir sa force. Une femme qui essaye de se reconstruire décide de faire une longue randonnée sur la côte ouest des Etats-Unis.

MON AVIS

Une biopic de qualité

Wild relate le long chemin réalisé à l’intérieur de soi-même par le personnage principal, Cheryl Strayed qui décide de tout quitter pour vivre l’aventure au plus proche de la nature. Ce n’est pas le premier du genre, mais n’en est pas moins inspirant.

J’ai connu le réalisateur canadien, Jean-Marc Vallée par ce film, et il m’a permis de chercher plus loin et découvrir ses autres œuvres que je vous recommande également. Les thèmes abordés dans ses films sont souvent centrés sur la nature humaine et les sentiments profonds d’êtres sensibles. Il n’en est pas à son premier biopic notamment avec Dollars Buyers Club dans lequel on retrouve la même griffe : filmé caméra à l’épaule, ambiance pesante et calme, personnages très marqués.

On suit ici un individu bourré de défauts, accro aux drogues, volage et déchiré par le décès récent de sa mère. Son portrait est très réaliste et nous montre tout simplement une personne comme toi et moi.

Le rythme du film est plutôt lent, on se laisse bercer : c’est très calme, plat et silencieux, avec l’apparition de flashbacks et rencontres qui nous coupent de cette linéarité du voyage qu’est la vie comme il se passe dans la réalité.

L’actrice principale, Reese Witherspoon, incarne merveilleusement cette jeune femme tourmentée. On s’accroche vite à son personnage et à sa quête.

Un beau message : une ode aux Femmes

Je ne te dirais pas si elle réussit ce qu’elle a entreprit, que ça soit du point de vue technique ou psychologique. Mais on félicite sa détermination à avancer, que le réalisateur réussi à mettre en avant. Il nous montre une femme forte, qui fait face à des difficultés techniques par sa faible expérience dans la randonnée et le matériel. Et des contraintes humaines comme il arrive parfois dans la vie, où elle est amenée à devoir sortir de situations délicates avec d’autres personnes qu’elle croisera sur le chemin. Très féministe, Wild nous apprend à oser même en tant que femme. Qu’un voyage ou un défis peut être mené seul par une femme, car elle est seule maîtresse de sa vie et n’a pas besoin de soutien pour vivre et s’accomplir.

Le message est beau et fait pousser des ailes : oui nous sommes des femmes, pouvons être indépendantes, ne sommes pas obligées d’avoir un tuteur, menons notre propre vie et sommes égales à tous. Il nous dit clairement :

“N’ayez pas peur, rien ne vous est interdit, chaussez ces chaussures de marches, enfilez votre parka et portez ce sac trop lourd ; vous y arriverez, vous en baverez comme tout le monde, mais ça sera bien, et vous vous sentirez vivante.”

A la quête et l’acceptation de soi même

Cheryl Strayed est elle-même torturée par les flashbacks qui apparaissent tout au long du film. Ils la déstabilisent et la font s’arrêter. Elle doit surmonter ces visions pour pouvoir repartir et faire un pas en avant. Cette expédition et ses pas sont sa manière de laisser son passé tumultueux derrière elle.

Même s’ils peuvent paraître un peu trop nombreux je trouve que les flashbacks ne sont pas à négliger. On a tendance à ne pas se concentrer dessus dans les films. Ici parfois très crus, ils font partie du passé de Cheryl uniquement, pas de l’histoire que nous sommes en train de regarder. Ça nous coupe et c’est un peu stressant puisque nous souhaitons continuer cette histoire. Pourtant ils nous apprennent tellement sur son personnage et sur sa présence ici qu’ils sont essentiels.

Chacun de ces retours dans le passé sont intimement liés à l’expérience qu’elle vit dans le présent, ça nous permet de suivre son cheminement et son évolution durant l’expérience qu’elle a entrepris.

Durant Wild, la question de l’identité et de l’acceptation de soi est également un élément important. Difficile d’accepter les décisions que nous prenons, d’accepter que ce sont des décisions dont nous avons envies même si nous les savons mauvaises socialement et physiquement. Cheryl vit mal son identité : longtemps fusionnelle avec sa mère, d’un côté elle a du mal à se construire sa propre identité. De l’autre côté, errant hors des sentiers battus, elle mène une vie marginale. Les moments de solitudes et les épreuves qu’elle va relever vont lui permettre d’en apprendre plus sur elle, et de s’accepter telle qu’elle est pour cesser de se détester et de s’autodétruire. Une belle leçon de vie.

La difficulté de l’épreuve physique et des situations délicates dans lesquelles elle va se trouver font le parallèle avec brio sur certaines situations de sa vie personnelle qu’elle a cherché à fuir. Affronter ces obstacles se révèle être relever le défis de ce qu’elle fuit de ses expériences passées. 

La nature : cet ami qui vous accompagne

Contrairement à beaucoup de films du genre on ne passe pas les 1h56 à admirer des paysages et leur beauté ne font pas la légitimité du film. La presse l’a beaucoup critiqué : la beauté des paysages parcourus a une place peu développée. Pour moi ils permettent au personnage de mener son voyage, l’accompagnent, sont magnifiques. Ils n’étouffent pas et garde une place respectueuse, comme un acteur secondaire : ils sont indispensables à l’évolution du héros et on prend plaisir à les avoir à nos côtés mais ces paysages restent à une limite respectable du personnage principal, pour lui laisser prendre son ampleur.

Inspirant, Wild montre comment la solitude (beaucoup plus modérée et accessible qu’Into the Wild par exemple) et le contact avec la nature peut aider à reprendre une connexion avec son soi intérieur. Comment ils peuvent aider à passer des caps, abandonner nos problèmes pour leur accorder moins d’importances et se retrouver soi-même dans un monde où notre quotidien nous force à nous oublier, vivre vite et où beaucoup finissent par se perdre. Si tu regardes ce film lorsque tu as l’impression que rien ne va dans ta vie tu n’auras plus qu’une envie : enfiler tes chaussures et tenter l’aventure.

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