Habiter en ville ?

Quand je pense au moi d’il y a 10 ans ou plus, je me dis que je serais très étonnée ! J’ai toujours pensé m’installer plus tard à la campagne. Peut-être un jour, ne jamais dire jamais, dit-on. Mais pas aujourd’hui. Je pensais donc préférer la vie à la campagne, la nature, tout ça-tout ça. Mon amour pour la nature est toujours le même, voir plus fort encore, et je pense que ça fait notamment parti des points qui m’ont motivée à m’installer et habiter en ville, à laisser la campagne où elle est et lui laisser la paix. Illogique ? Pas tant que ça, explications !

Pourquoi étant jeune je préférais la campagne

Je ne connaissais tout simplement pas la ville. Mes parents habitaient dans le même village que mes grands parents, à la campagne et ils nous gardaient mon frère, mes cousins et moi après l’école. L’après midi on prenait les vélos et on allait jouer dans les champs, on allait au “plateau sportif”, à la boulangerie du village et on adorait ça.

Plus tard mes parents ont construit une maison, on a quitté un village/ville de taille moyenne pour aller dans un tout petit village de… 350 habitants. Ouai.
J’ai passé mes années du collège en ville dans une section sport-étude pour la natation. J’étais donc très peu chez moi entre les cours/entraînements/compétitions et le fait d’être a la campagne me faisait du coup du bien.
Arrivée au lycée j’étais contente de quitter la ville. Sauf qu’en fait j’étais surtout contente de fuir le collège dans lequel j’étais, qui était dans un quartier plus que limite, avec des élèves plutôt désagréables. Je fuyais donc ça, et la campagne m’a ressourcée. Le lycée en campagne était bien. Les transports étaient limités, une grande contrainte pour les jeunes, mais sinon faut l’avouer c’était top d’être au vert et pouvoir faire des promenades en montagne sans avoir besoin de demander aux parents de rouler etc.

Après cette douce période plusieurs changements se sont opérés dans ma vie, j’ai pas mal bougé, j’ai été un peu perdue, j’ai ensuite eu un appartement en ville sauf que mes moyens de jeune alternante ne me permettaient pas d’avoir quelque chose de très correct et j’étais donc dans un quartier assez mal famé. C’était cool car mon premier appart, mais la tranquillité de la campagne me manquait. Je l’ai retrouvé donc un an plus tard pour suivre mon premier copain et nous nous sommes installés en campagne dans la maison familiale. C’était un plaisir de revoir la campagne, puis je me suis rendue compte que ce n’était pas elle qui me rendait plus heureuse, c’était dans le fait d’avoir un chez-moi, peut importe où il était, campagne ou ville. Lors de ma séparation je suis retournée en ville dans un petit deux pièces, un peu délabré faut l’avouer mais assez mignon (oui, si tu comptes bien tu comprendras que je n’ai pas arrêté de bouger !!) et là j’ai compris que c’est ce qui me convenait.

“Une centaine de citadins ne peuvent dénouer le noeud fait par un paysan.” Proverbe persan

A la base je pensais aussi que les citadins étaient des péquenauds qui ne savaient même pas se servir de leur mains. Ce proverbe reprend très bien cette idée. C’est pas toujours faux, certains n’ont même jamais vu de ferme et n’ont jamais quitté la ville, c’est triste, mais de loin pas une généralité.

Mais heureusement ce n’est pas un cas général, plus un cliché en fait. Je trouve ça d’ailleurs plutôt étonnant et fermé d’esprit de penser, mais vivre en ville ne signifie pas forcément bouder la campagne et les verts pâturages, au contraire, c’est justement ce que je souhaite vous transmettre. Stop la guéguerre campagne/ville !

Habiter en ville

Avec le recul et l’expérience mon avis a évolué et finalement loger en campagne ne m’a plus paru aussi logique, si pratique ou agréable.

Je comprends toujours les personnes âgées ou les personnes qui ne travaillent pas à temps plein et qui font ce choix pour ainsi profiter d’un jardin et l’air pur. Mais dans ma situation où je travaille énormément ainsi que mon conjoint, que nous rentrons tard chaque jours et que nous ne pourrions même pas profiter d’un jardin ; je trouve qu’il s’agirait d’un manque de réflexion.

Les transports

Je ne vais pas m’y attarder car je souhaite bientôt vous faire partager de mon expérience de dire adieu à la voiture individuelle et vivre sans. Mais à la campagne : aucun ou très peu de transports en commun, nécessité de se déplacer quotidiennement et exclusivement en voiture pour énormément de choses (travail, école, commerces, activités…). Tout ça vous le savez.

En campagne il n’y a moins de travail, on doit prendre la voiture et faire des distances pour aller en ville et y travailler ou encore se rendre dans des commerces, puis revenir, parce que le travail, la vie active, c’est le plus souvent en ville. Donc autant je trouvais cool de faire du vélo en forêt les mercredi après midi, autant maintenant que je suis adulte je trouve ça totalement inopportun et de sacrées pertes de temps et d’argent.

En soi j’ai toujours fait énormément de trajets en voiture jusqu’à mon changement de fonctionnement. J’ai beaucoup habité en campagne, souvent loin de l’école puis du travail, effectuant jusqu’à près de 2h de trajet aller/retour par jour, ça n’a jamais été en soi en problème car j’aimais rouler et je trouvais ça normal à l’époque. Maintenant que j’ai remis en question ma façon de vivre je suis heureuse d’avoir eu cette prise de conscience et adapté mon mode de vie pour qu’il soit plus sain, plus économique, moins polluant , plus respectueux et beaucoup plus logique.

Laisser l’espace à la nature

Pour moi il s’agit presque du plus important, une fois qu’on enlève la pollution générée par les flux de voitures individuelles chaque jours pour faire plusieurs kilomètres entre le boulot et le dodo juste pour dire qu’on habite “au vert”.

En campagne la densité d’habitant n’est pas la même qu’en ville, très logiquement expliqué par le fait qu’en campagne le nombre de maison individuelle et avec terrain est importante tandis qu’en ville nous retrouvons majoritairement des immeubles. Je ne vous apprends rien. Croissance horizontale VS croissance verticale. Pour ma part et vu le nombre d’Êtres vivants sur terre la deuxième proposition me semble la plus logique. A moins de vouloir prendre absolument tout l’espace au sol de notre cher planète et la priver de ses paysages et sa nature.

La liberté

En ville on a accès à tout : culture, commerces, loisirs, restauration en quelques minutes seulement, et pour une accro aux découvertes en tout genre je te le dis : c’est royal et on y fait plein de découvertes et rencontres!

Il est possible de faire ce choix citadin tout en entretenant l’amour pour la nature en la respectant et sans la garder à distance de notre vie : au quotidien avec des plantes vertes qui nous embaument le cœur a la maison, des sorties dans la nature le weekend et les vacances, avoir un jardin quand même en mettant en place dans votre résidence ou quartier des espaces verts partagés et collaboratifs. L’avenir.

Quelques chiffres

Pour se faire un peu une idée de ce qui me semble assez illogique :

Selon l’INSEE, en 2010, 95% de la population vit sous l’influence de la ville.*

En 2004, près de trois salariés sur quatre quittent leur commune de résidence pour aller travailler.**

La moitié des salariés qui résident dans l’espace à dominante rurale et qui travaillent dans un pôle urbain font un trajet domicile-travail, par la route, de plus de 30,2 km. Ils représentent 4,3 % de l’ensemble des salariés en 2004.**

Je suis citadine

J’ai compris lors des derniers déménagements que j’ai fait que l’essentiel n’est pas d’être en ville ou à la campagne, c’est d’avoir un chez soi dans un endroit où on se sent bien, la position géographique n’y change rien, j’ai donc préféré le choisir pratique.

Bien entendu il n’est pas toujours évident quand on vit à deux, de travailler et d’habiter dans la même ville. Mais quand même, ces chiffres me paraissent énormes. Heureusement mon conjoint et moi avons la chance de travailler actuellement les deux dans la même ville, augmentant ainsi ce principe de vivre en ville et qui plus est, dans celle dans laquelle nous travaillons.

“All Good Things are Wild and Free” Henry David Thoreau

En fait la campagne maintenant c’est bien, mais pour les vacances, les weekends, la randonnée, les découvertes et l’aventure. Un endroit où on se met au vert, où on entretien un contact avec la nature et où on respecte celle-ci en lui laissant toute la place nécessaire pour qu’elle s’épanouisse et reste sauvage.

Et toi, Team Ville ou Team Campagne ?

*source : INSEE
**source : INSEE

Crédit photo : Merci à Laurianne pour les photos où j’apparais, pour les autres j’ai pioché dans mes archives, ah que de souvenirs… Et d’ailleurs vous avez vu ce ciel bleu sur certaines ? Parce qu’actuellement ici il est porté disparu… *triste*

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour haut de page